Étude des industries en silex

Le silex est une roche sédimentaire fine qui présente une bonne aptitude à être taillée. Ce matériau est utilisé pour une variété d’outils depuis la Préhistoire et ses premiers outils (galets aménagés) jusqu’à l’époque contemporaine avec les pierres à fusils modernes.

Dessin technique d'un silex de face et de profil.

Dessin d'un grattoir sur éclat en silex de l'âge du Bronze mis au jour lors de la fouille de Sandillon les Fraudes en 2020.

Les spécialistes des industries en silex s’intéressent plus particulièrement aux outils de la période préhistorique. Leur travail consiste à étudier, inventorier et dessiner les silex mis au jour pendant une opération archéologique et essayer d’en tirer un maximum de données.

En quoi consiste l'étude ?

Dans un premier temps, il faut déterminer si les éléments en silex mis au jour sur le terrain, complets ou fragmentaires, ont bien été taillés et qu’il ne s’agit pas de cassures naturelles ou très récentes causées par l’archéologie.

Ensuite, comme pour la vaisselle dont la technique varie dans le temps, les façons de tailler le silex ont évolué. Par comparaison avec les méthodes connues, il est possible de rattacher un silex à une culture de la Préhistoire (c’est-à-dire les traditions et matières premières liées à un lieu et une époque précis).

Photographies commentées des différentes faces d'un fragment de silex.

Photo d'un bloc de silex percuté (peut être un nucleus) daté de l'âge du Bronze lors de la fouille de Sandillon les Fraudes en 2020 : les annotations indiquent les zones d'impact observées.

Comment est taillé le silex ?

Les modes de percussion utilisés pour fracturer les blocs et façonner des outils sont de trois types : percuteur en pierre dure (ex : grès), en pierre tendre (ex : calcaire), en bois de cervidé (matière tendre organique).

La percussion peut être directe (le percuteur tape directement le silex), indirecte (un intermédiaire est placé entre le silex et le percuteur) ou à pression (le percuteur est appuyé en force sur le silex).

Les traces (localisations des points d’impact par exemple) sont étudiées à l’œil nu, à la loupe et au microscope pour reconstituer autant que possible le processus de fabrication de l’objet.

L’origine géologique du silex (déterminée en partie par sa couleur) est aussi étudiée afin de déterminer sa provenance géographique.

En outre, l’étude va s’évertuer à rattacher le silex à sa typologie, c’est-à-dire le référentiel croisant le matériau, la forme et la technique de fabrication de l’outil. Ce sont aussi les aspects fonctionnels qui sont étudiés, c’est-à-dire l’utilisation qui est faite de l’objet en silex : outil de découpe, de percussion, pointe de flèche, etc.

Du silex au site archéologique

Les informations techniques sont alors rapportées à l’échelle du site pour émettre des hypothèses de compréhension globale. Un silex isolé dans une couche stratigraphique peut avoir été transporté par les « déplacements » de sédiments dans le temps.

La présence d’outillage domestique courant va porter l’interprétation du lieu vers un zone d’habitation alors que de très nombreux fragments de silex au même endroit, notamment des éclats de la phase de débitage, peut indiquer un atelier de taille de silex.

Finalement, le ou la spécialiste compare les informations du site archéologique avec celles d’une échelle plus vaste afin de faire émerger d’autres hypothèses liées aux échanges techniques et culturels, aux déplacements de populations, au commerce, etc.

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