Archéozoologie

L’archéozoologue étudie les ossements animaux (faune) et les matières animales (bois de cervidés, ivoire) découverts sur un site archéologique.

Un squelette quasi complet de chien se trouve au fond d'un vaste trou circulaire.

Vue d'un squelette quasi complet de chien découvert au fond d'un silo pendant la fouille de Saran-Portes du Loiret-zone C en 2010.

Sur le terrain :

Son travail peut débuter directement sur le terrain avec l’observation des restes de faune dans leur contexte de découverte et parfois leur prélèvement. Le positionnement des os apporte des informations sur la façon dont les restes animaux se sont trouvés à cet endroit.  L’animal a-t-il été déposé en entier ? Les morceaux ont-ils été déposés en une ou plusieurs fois ? Les os étaient-ils encore reliés ?

La photo d'un squelette au fond d'un silo circulaire est accolée au dessin des ossements relevés par ordre de déposition.

Ossements de bœuf découverts dans un silo lors de la fouille de Saran Portes du Loiret-zone E en 2012 : l'archéozoologue étudie l'ordre de déposition des différents morceaux de la dépouille.

L'étude au bureau :

Vient ensuite une nouvelle étape : le tri des os, leur détermination par espèce, le comptage et le pesage des éléments découverts dans chaque couche stratigraphique. Si un squelette complet est découvert sur le terrain, l’archéozoologue réalise son remontage en post-fouille.

Pour l’aider à déterminer à quelle espèce et à quelle partie du squelette l’os qu’il étudie appartient, l’archéozoologue utilise des squelettes de référence comme une bibliothèque de comparaison.
L’étude inclut une observation précise des os à la recherche de traces : par exemple celles laissées lors de la découpe de l’animal pour le manger. Plusieurs ossements identiques avec des traces de découpe retrouvés au même endroit sur le site pourraient indiquer un lieu de boucherie.

Dessin de squelette de bœuf.

Exemple de dessin de squelette de référence utilisé par l'archéozoologue pour ses études : ici, un squelette de bœuf.

Étudier les ossements animaux : pourquoi faire?

Couplée aux datations des structures, cette étude archéozoologique informe notamment sur la consommation alimentaire du site et l’usage quotidien des animaux : travail agricole, trait dans les champs, production de lait, de laine, etc.

Elle renseigne sur le statut social de la population étudiée et permet aussi de comprendre ses choix économiques. Par exemple, trouver de nombreux restes d’animaux consommés jeunes indique une population plutôt aisée. En effet, elle fait le choix d’abattre des animaux jeunes pour consommer une viande plus tendre plutôt que de consommer l’animal à un âge plus avancé. Une population plus pauvre va probablement employer l’animal aux différentes tâches possibles plus longtemps avant de le consommer.

Zoom sur un ossement de boeuf présentant des traces d'outils tranchant.

Zoom des traces de découpe sur un tibia de bœuf découvert lors d'une fouille à Saran Portes du Loiret-Zone E en 2012 : cela peut indiquer que ce bœuf a été consommé ou qu'il y a à proximité un lieu de boucherie.

Sur une table d'étude se trouvent les ossements d'un chien positionnés de manière à reconstituer un squelette quasiment complet.

Squelette partiel d'un chien découvert dans un fossé de la fouille de Saran Portes du Loiret-zone E en 2012. L'archéozoologue identifie les os et essaie de les replacer dans leur contexte ostéologique, c'est-à-dire leur bon emplacement dans le squelette.

Sur une table d'étude se trouvent les ossements d'un chat positionnés de manière à reconstituer un squelette quasiment complet.

Squelette partiel d'un chat découvert dans un silo de la fouille de Saran Portes du Loiret-zone E en 2012. L'archéozoologue prend en photo cette recontitution du squelette de manière à illustrer son étude.

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