Prospections archéologiques
Le terme de prospection archéologique englobe diverses méthodes non destructives d'évaluation du potentiel archéologique. Elles sont non destructives parce qu'elles ne nécessitent pas de sondages dans le sous-sol.
Les trois types de prospection
La prospection aérienne
Elle se base sur l’observation de photos de terrain prises depuis un avion ou encore les vues satellites consultables sur internet pour chercher des "anomalies" de terrain. Il peut s’agir d'indices révélateurs de vestiges archéologiques : un relief particulier, une forme cadastrale atypique, des anomalies de la croissance des cultures ou encore des anomalies de l'humidité et de la couleur des sols.
Ceci se base sur un principe simple : la présence de vestiges dans le sous-sol modifie les cultures en surface. Un fossé archéologique retiendra plus d'eau et permettra à la végétation de mieux se développer. À l'inverse, une maçonnerie archéologique enterrée limitera la pousse de végétation et accélérera son mûrissement. Ceci crée des différences de niveau dans la végétation visibles à l'œil nu dans certaines conditions : soleil rasant, période de sécheresse, après des chutes de neige importantes, etc.
Pour en savoir plus sur la prospection aérienne
Pages dédiées du Ministère de la Culture : https://archeologie.culture.fr/archeologie-aerienne/fr
La prospection pédestre
Elle consiste à parcourir systématiquement un terrain en y récoltant tous les indices de présence humaine : tessons de céramique, pierres taillées, fragments de verre ou de métal. Les prospecteurs ne creusent pas : ils se contentent de repérer, de noter et récolter ce qui est à la surface du sol.
Pour permettre de savoir où a été trouvé le mobilier archéologique ramassé en surface, un quadrillage numéroté est créé sur la surface de prospection. Chaque objet ramassé est localisé sur un carré du quadrillage. Cela permet au final d'avoir une répartition géographique des indices archéologiques.
La prospection géophysique
Elle fait appel à différentes techniques de mesure : résistivité électrique, variations du champ magnétique, sonar. En effet, chaque type de vestige archéologique dans le sous-sol va avoir des propriétés physiques différentes.
Par exemple, la prospection électrique consiste à analyser un terrain en envoyant des impulsions électriques dans le sous-sol à une profondeur choisie en mesurant avec un appareil la résistivité du sous-sol. En effet, un mur archéologique enterré va résister à une impulsion électrique, il ne la laissera pas "passer" (c'est-à-dire traverser) ou partiellement. À l'inverse, un fossé archéologique comblé qui "retient" plus d'eau présentera une meilleur conductivité électrique, l'impulsion le traversera plus facilement.
Ce type de prospection fournit des cartes de répartition des résistivités électriques rencontrées à la profondeur testée. Elles doivent ensuite être interprétées voire complétées par d'autres prospections par exemple.
L'application à l'archéologie
En archéologie programmée, l’objectif des prospections est la recherche de vestiges archéologiques dans des zones pour lesquelles le potentiel archéologique n’est jusqu’alors pas connu.
Dans le cadre de l’archéologie préventive, il s’agit d’utiliser ces méthodes pour aider à la caractérisation des sites archéologiques, c’est-à-dire de connaître leur étendue, leur datation, etc.
La prospection programmée de Boiscommun – Le Champ Carré est un exemple intéressant car les trois types de prospections y ont été réalisés : aérienne, géophysique et pédestre. Cela permet d'observer l'intérêt de chacune des prospections ainsi que leur complémentarité pour la compréhension du site sans effectuer de sondage en sous-sol.