La stratigraphie ou savoir "lire" les couches de terre ? 🔍

31 mars 2022

[Méthode] La stratigraphie est une méthode qui consiste à étudier les relations des couches de sédiment entre elles. Appelées strates ou unités stratigraphiques, leur ordre chronologique est observé par les archéologues pour comprendre le site archéologique.

À l'intérieur d'un sondage dans le sous-sol, on aperçoit différentes couches de sédiments accumulées dans le temps.

Coupe stratigraphique réalisée lors de la fouille du Belvédère Ouest au château de Gien en 2013 : les différentes couches de sédiments sont bien lisibles.

Prenons un exemple

Un habitant gaulois fait un trou dans son jardin afin de conserver du grain, c’est un silo. Un jour, il arrête de l’utiliser et commence à le remplir de ses poubelles (nourriture, pots cassés, etc.). Plus tard, le trou est abandonné et se comble de sédiment naturellement au fil du temps.

Un silo creusé dans le sol présente un comblement de sédiments très variés qui forment des couches distinctes superposées.

Silo gaulois de forme tronconique. Il a été "coupé en deux" pour observer les couches stratigraphiques qui le comblent.

Quelle étude ?

Le jour où les archéologues étudient ce silo, ils y trouvent en partant du haut vers le bas :

  • Les sédiments déposés naturellement
  • Les poubelles de l’occupant
  • Les quelques graines restées au fond correspondant à l’utilisation du silo
  • Le creusement du trou avant que quoique ce soit n’ait été mis dedans.

Chaque étape correspond à une unité stratigraphique. Les couches du haut sont les plus récentes, celles du bas les plus anciennes. Cela nous donne donc une chronologie relative.

Il arrive que dans une des couches, on retrouve un objet fragmenté, par exemple une céramique cassée mise dans le niveau de poubelles. Si cet objet peut être daté, il calera la chronologie de manière plus absolue.

Cette méthode est une des bases de la compréhension du site par les archéologues. Pour bien observer le comblement d’une structure creusée ("en creux"), on réalise une coupe stratigraphique en fouillant la moitié de la structure archéologique. On obtient une image de l’empilement de couches de terre qui la remplissent. Cette coupe stratigraphique est dessinée et photographiée pour documenter l'information.

La stratigraphie hors sol

La stratigraphie s’applique aussi aux vestiges archéologiques encore en élévation comme les murs par exemple. Au lieu d’observer les couches de sédiment dans leur ordre d’apparition, ce sont les réfections et modifications du bâti que l’on replace dans leur ordre chronologique par un raisonnement logique.

Photographies et relevés dessinés d'une portion de mur sont accolés pour étudier la constrcution de celui-ci.

Relevé d'archéologie du bâti réalisé en diagnostic au château de Gien en 2013 : on observe la stratigraphie, c'est-à-dire l'ordre dans lequel on l'a construit, rénové, changé, etc.

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