Journal de bord (partie 1) : en immersion au service d’archéologie 🌊

28 juin 2024

Au mois de juin, le service a accueilli Armand en stage pendant deux semaines. Réalisé dans le cadre de sa formation en master Droit public, parcours Gestion locale du patrimoine culturel, à l’Université d’Orléans, son objectif était de découvrir une autre facette de la médiation culturelle, celle de l’archéologie. Voici quelques extraits de son journal de bord. Partie 1 : la première semaine.

Un feutre est posé sur un cahier à côté d'une tasse de café.

Jour 1

Rapide visite du bâtiment dans lequel sont installés les bureaux du service.
Petite rencontre avec l’ensemble du personnel du service pour faire les présentations : cela m’a permis de me rendre compte de l’organisation interne, selon les spécialités et les expériences de chacun. 

Avec Justine, archéologue en charge de la valorisation : mise au point des missions à suivre lors de ce stage, afin de comprendre le fonctionnement global du service, et de se pencher principalement sur les actions de valorisation qui y sont menées.

Ensuite, plongée dans les fascicules de présentation du service, de ses missions, de son histoire, afin de mieux en comprendre le cadre et de fixer les informations.
Moment intéressant et utile, pour clore la journée : test du jeu conçu en vue des Journées Européennes de l’Archéologie des 15 et 16 juin prochains. Il s’agit de replacer dans l’ordre les étapes du processus de l’archéologie préventive, qui s’avère assez long, car rigoureux sur un plan procédural, technique, et scientifique.
 

Une vue depuis la rue du bâtiment principal du Service d'archéologie du Département du Loiret

Bâtiment principal du Service d'archéologie du Département du Loiret.

Jour 2

La journée a été essentiellement consacrée à la compréhension de la mission de valorisation au sein du service. D’abord à partir de la base de données du service sur les actions précédemment menées en la matière. Cela a permis de mettre en lumière les partenariats existants avec d’autres services du Conseil départemental.

J’ai ensuite pu discuter de cela avec Justine qui m’a interrogé à partir de mes lectures et de mes réflexions : quels sont les objectifs de la valorisation ? quels sont les moyens accordés ? quels en sont les obstacles ? les atouts ? Mes réponses, partielles, ont néanmoins permis à Justine de recontextualiser le cadre de l’action départementale en matière d’archéologie, qui n’est pas une compétence obligatoire de la collectivité, et qui relève donc d’un choix politique. Il s’agit d’un service support pour l’aménagement du territoire départemental.

Enfin, j’ai pu participer à des jeux conçus en particulier par Justin, spécialisé en archéozoologie, en vue des rencontres avec un public varié, notamment en âge. 

Jour 3

Ce matin Justine m’a montré à quoi ressemblent les rapports de fouilles, avec tous les documents qu’ils contiennent, permettant de retracer l’ensemble des étapes de l’archéologie préventive. L’explication de ces documents (notamment les images et cartes), m’a permis de matérialiser ce long processus, et ainsi, de mieux en retenir les articulations.

Commencent alors les visites aux différents archéologues du service à leur poste, afin de leur poser quelques questions sur ce qu’ils sont en train de faire, selon leur spécialité en archéologie. L’idée étant de replacer leur action, notamment dans la chaîne de traitement des données en post-fouille. 

Tout d’abord, il s’agit d’aller rencontrer Magali, archéologue spécialisée dans les terres à bâtir. Quels sont les différents types de terres à bâtir ? Comment, et à quel moment, le choix de cette spécialité en archéologie s’est-il effectué ? Est-ce qu’il y a des territoires où ce type de vestiges se retrouve plus que dans d’autres ?

Finalement, j’ai consulté le livret conçu pour les stagiaires de 3ème, qu’ils doivent remplir à l’issue de leur semaine de stage. Vrai effort de « vulgarisation », qui ne se dispense pas d’une présentation des aspects plus techniques de l’archéologie préventive.

Des rapports d'opérations archéologiques sont posés empilés sur une table.

Chaque opération archéologique donne lieu à un rapport final d'opération (RFO).

Jour 4

Entretien avec Justin, spécialisé en archéozoologie : techniques pour savoir de quel animal il s’agit, pour connaitre l’âge de l’animal au moment de sa mort, pour trouver des traces de découpe sur les os etc.
L’ensemble des informations qu’il peut tirer de ces restes va permettre d’apporter des renseignements sur les relations entre l’homme et l’animal, à travers la domestication, la chasse, ou encore les aspects rituels (inhumations) et cultuels (sacrifices) mais aussi la volonté de manger la viande de l’animal, d’utiliser sa peau (vêtements…), ou ses os pour fabriquer des outils (tabletterie).

Cet entretien m’a permis de me rendre compte que l’archéologie est un travail d’équipe, car les informations tirées des vestiges par chaque archéologue, selon sa spécialité, vont aider à comprendre le site archéologique fouillé, mais aussi d’autres sites du même type. En quelque sorte, chacun apporte sa pierre à l’édifice, et il s’agit ensuite de reconstituer les pièces d’un puzzle (tâche souvent assez complexe !)

Jour 5

Les prochains entretiens se font avec Jérôme (responsable d’opération pour la période antique) et Zélie (céramologue antique). Nous échangeons sur la technique d’étude de cette dernière : tri selon les couleurs de la céramique, qui indiquent des différences de cuisson, variations selon les époques et territoires, diffusion d’une céramique (commerce par exemple ndlr).

Je me penche ensuite sur la lecture du dossier d’habilitation du service, [soumis aux services de l’État, ndlr], réalisé en 2018 et bientôt renouvelé. C’est une rédaction très détaillée et structurée : il s’agit de montrer que le service est à même de mener ses actions en archéologie. Certaines parties (ou paragraphes) portent sur les projections en matière de valorisation : si l’on compare avec ce qui est fait aujourd’hui, les idées y sont déjà, mais elles ont été depuis concrétisées et développées.

Mission de fin de journée : création d’un post pour les réseaux sociaux, sur un colloque suivi par des archéologues du service. Le sujet est assez pointu, donc c’est exercice intéressant pour valoriser auprès du public. [ndlr : Le post a été publié sur les réseaux sociaux du service le 19 juin 2024.]
 

Quatre personnes rejoignent leur main gauche avec le poing fermé, en cercle, comme une équipe de sport le ferait.
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